vendredi 5 décembre 2014

Rewind/retours...

Quand des lycéens du lycée Chopin de Nancy viennent voir Rewind, provisoirement, et en font une analyse très fine. Un grand merci à leur enseignante, Anne Torloting...
Florilège: "Le son , la musiqueest le miroir des émotions. " "Il donne à voir les dates, à l'envers". "La vie ne comprend que par un retour en arrière, mais on ne la vit qu'en avant." (Kierkegaard) "Pendant la confidence d'un des 3 enfants à leur mère, les 2 autres allaient en arrière-scène et jouaient avec les ampoules suspendues. Ou encore, ils déambulaient entre les gobelets qui devaient symboliser les couloirs de l'hôpital, voir les allées du cimetière qu'ils arpentraient bientôt." "Rien n'est plus vivant qu'un souvenir" (F. G. Lorca)
Et puis encore : FRANCFORT Agnès 601 Rewind, provisoirement Benoit Fourchard Rewind, provisoirement est une spectacle de Benoit Fourchard. Théâtre et musique se mêlent dans cette œuvre à la temporalité originale qui raconte les dernières semaines d’une mère. Fanny, Fleur et Armand, ses enfants, dans d’ultimes entretiens osent enfin lui confesser différents éléments de leur enfance. C’est à travers ce jeu de dévoilement que nous découvrons les trois frères et sœurs (et la relation qui les unit) ainsi que d’autres membres de cette famille à un moment tout à fait particulier de son histoire. Le public est également invité à découvrir les discussions, parfois drôles, parfois graves, parfois émouvantes d’Armand, Fleur et Fanny dans l’univers particulier de l’hôpital. Un des intérêts de cette pièce est que, tout en étant centrée sur un décès elle évite le registre pathétique. Rewind, provisoirementracontela mort d’une mère. Ses enfants sont réunis à l’hôpital pour l’accompagner durant ses derniers jours. Mais la chronologie est inversée puisque la mère meurt au début, et peut-être même un peu avant la pièce. Cette chronologie complexe et originale permet de structurer le spectacle et d’intéresserle spectateur. On assiste donc à un retour en arrière qui ne sera que éphémère (d’où le titre Rewind, provisoirement) puisque les mots de la fin sont les mêmes que ceux du début : des phrases adressées à une mourante (« On est là. Tous là. ») La musique, les lumières, la mise en scène permettent de montrer ce retour en arrière. Le texte oscille donc entre discussions entre les deux sœurs et le frère dans la salle d’attente de l’hôpital et derniers mots adressés à la mère. Il s’agit donc de dévoilements personnels grâce auxquels le public découvre la famille et l’enfance de Fanny, Fleur et Armand : mère alcoolique (est-ce la cause de sa mort ?), père presque violent, relation « incestuelle » des deux sœurs, préférences parentales, frayeur d’enfants, moments de complicité et repas de famille, où l’odieux Polpote se moque de façon très malsaine de la petite Fleur. L’un des intérêts du texte se trouve dans la répartition de la parole : la mise en scène nous fait découvrir trois comédiens qui jouent les trois frères et sœurs mais qui interprètent également des rôles qu’on pourrait appeler « annexes » : médecin de l’hôpital, membre de la famille dont ils reprennent les attitudes quand ils décrivent les repas de leur enfance… Cette multiplication des rôles interprétés par un seul comédien rappelle Les jeunes. Mais contrairement à la pièce de David Lescot, les changements de personnages ne se voient pas par des modifications de costumes mais par la transformation de la voix (grave, rocailleuse, agressive pour Polpote par exemple) et l’utilisation de gestes caractéristiques : doigts croisés du médecin… Ajoutons que, lors des confessions d’un des enfants, les deux autres se placent de dos en fond de scène cour. Ils sont donc censés être absents ce que la mise en scène représente par un simple demi-tour. Nous voyons ainsi alors la mise en place d’un phénomène de distanciation. La distanciation est un effet théâtral dont Bertolt Brecht est l’inventeur et qui consiste à créer une distance entre le personnage et le comédien (en évitant de mettre à place l’illusion de la réalité) et entre le personnage et le spectateur (en empêchant l’identification). On voit cette distanciation par exemple par l’absence de rideaux rouges : les comédiens arrivent à la vue du spectateur et se distingue donc d’une façon évidente de leur personnage. La chronologie permet également ce phénomène. Par ailleurs, le metteur en scène, par des éléments proleptiques (le baiser des deux sœurs qui laisse présager leur relation incestueuse) pousse le lecteur à s’interroger sur les personnages plutôt qu’à s’identifier à eux. Remarquons que Rewind, provisoirement instaure un rapport salle-scène assez particulier parce que le spectateur, ne peut s’identifier à un des personnages puisqu’ils sont en perpétuelles mutations. Cependant la mise en scène permet au public de se familiariser peu à peu avec les personnalités présentes (les frères et sœurs) ou non (les parents) et de se sentir concerné par la pièce en mettant le spectateur à la place de la mère : quand un des enfants se dévoile à cette dernière, c’est vers le public qu’il se tourne, c’est à lui qu’il parle, c’est à lui qu’il révèle ses secrets.. Le spectateur se trouve ainsi sans cesse interpellé, les confessions des personnages ne se faisant donc pas vraiment à une mère mais, de façon plutôt paradoxale à trois-cent-cinquante inconnus. Ajoutons qu’un autre de principaux éléments relatifs, ici, à la distanciation ; l’absence de rideaux rouges, met public et comédiens à égalité. Enfin, le texte et la mise en scène, tout en parlant de la mort d’un proche évite le registre pathétique. On sourit, parfois on rit, on s’interroge, on est subtilement touchés mais on n’est pas amenés à pleurer face à un tel spectacle ce qui entraîne un rapport salle-scène tout à fait particulier. Par ailleurs, les costumes de Rewind, provisoirement sont plutôt banals : vêtements du quotidien, jean, T-shirt, vestes… Les maquillages eux aussi reflètent la vie habituelle. Ces deux éléments permettent de montrer que les personnages sont frappés par le décès de leur proche en pleine routine mais c’est aussi un moyen de désacraliser la mort et de l’ancrer de le quotidien, ce qui va complètement dans le sens d’une des directives principales de la mise en scène : éviter leregistre pathétique. Ajoutons que le frère se distingue par un tenue, plus sombre et moins colorée, peut-être représentative des vêtements masculins communs mais peut-être aussi pour marquer un contraste avec ses deux sœurs. Notons enfin que Fanny, la sœur aînée porte les cheveux courts et foncés ce qui ce qui peut lui donner un air plus mûr par rapport à sa sœur qui porte de longs cheveux plus clairs. Il s’agit éventuellement du symbole du sentiment protecteur qu’éprouve Fleur face à cette sœur plus sage, sentiment qui a engendré, durant leur enfance une relation incestuelle. Tout comme les costumes, la scénographie est sobre. Les deux musiciens sont placés à cour. On remarquent des fils électrique qui tombent du plafond, au bout desquels se trouvent des ampoules. Ils sont plus présents à cour et permettent, tout en les laissant globalement visible, de dissimuler quelque peu deux des comédiens quand le troisième interprète la confession d’un des frères et sœurs à la mère. Dévoilant ou non l’action, ces fils peuvent remplacés les fameux rideaux rouges, absent ici. Mettant néanmoins un bémol quant à l’utilisation des ampoules qui y sont accrochées : leur multitude aurait pu créer des ambiances très différentes mais, dans la pièce elles sont le plus souvent toutes allumées en même temps ou toutes éteintes en même temps. A l’avant-scène centre, nous observons des sièges typiques d’hôpitaux, une table basse et une machine à café, représentation réaliste d’une salle d’attente des urgences à un détail près : les gobelets en plastiques. Au début de la pièce, des dizaines de gobelets sont entassés : sur la machine à café, par terre, sur les sièges… Au fur et à mesure de l’intrigue, à chaque changement temporel (retour en arrière pour arriver aux jours précédents lamort ou même retour en enfance à travers les confessions), les personnages, dans un mouvement rythmé et automatique ordonnent ces gobelets jusqu’à créer un quadrillage sur le sol. Il s’agit peut-être de représenter le nombre de cafés avalés depuis que Fanny, Fleur et Armand se sont retrouvés dans cet hôpital à attendre, ou alors de créer des sortes d’allées, de couloirs typiques des cliniquespuisque la présence des verres oblige les comédiens à adopter des déplacements rectilignes. De plus, l’ordre misdans ces objets est peut-être également significatif de l’ordre mis dans les idées des trois frères et sœurs qui se débarrassent, en se confiant enfin à leur mère, de tout ce qui pourrait obséder ou décontenancer leur esprit. Enfin notons que Fanny, au début de la pièce, place un des sièges en avant-scène jardin, vers le public. Cet élément scénographique permet d’assimiler le public à la mère car, comme nous l’avons dit plus haut, c’est à lui que les personnages font leurs confidences. Si la scénographie est simple, c’est sans doute car l’éclairage permet la création de plusieurs espaces différents : les ampoules tombant des fils créent une ambiance chaleureuse propice aux confidences tandis que l’utilisation du projecteur en douche d’une couleur froide rappelle les néons caractéristiques de l’impersonnalité presque glaciale des hôpitaux. Le contre-jour est également utilisé, et les ombres des fils électriques, projetés sur les comédiens rappellent alors des barreaux, comme si les personnages étaient claustrés dans cet hôpital, comme s’ils étaient enfermés face à leurs obligations et comme si la parole,l’aveu était le seul moyen de libération. Remarquons aussi que la lumière diminue au fur et à mesure des confidences ce qui peut symboliser le déclin progressif de la santé maternelle. La lumière est également et surtout utilisée pour représenter les retours en arrière qui amène l’action aux jours précédents la mort : clignotements, lumière forte, intense , très artificielle qui rappelle presque l’ambiance crée dans les films de science-fiction De plus, ces flash-back sont symbolisés par le son. On entend alors une musique plutôt disharmonieuse et un grésillement continu et strident comme si on passait un enregistrement (banalement cassette, DVD ou CD) à l’envers. Si ce système a le mérite d’être clair et de permettre au spectateur de comprendre dans quel cadre temporel se déroule l’action, en revanche, il peut sembler trop évident, trop grossier, trop banal, le public pourrait espérer un changement plus subtil. Ce n’est pas vraiment une musique mélodique qui est mise en place dans Rewind, provisoirement mais plutôt un ensemble complexe de sons qui n’est pas sans rappeler Body Building de EricDomenicone (Delphine Bardot a d’ailleurs joué dans les deux pièces, ici, elle avait le rôle de Fleur). Le son est on : il est produit sur scène pendant la pièce par deux musiciens Antoine Arlot et GabFabingquiutilisent la guitare électrique, plusieurs percussions et l’informatique pour créer ce « tapis sonore ». On peut distinguer un ostinato qui semble rythmer le déclin de la mère et qui peut symboliser la monotonie des jours d’attente passés dans cet hôpital. Cet ensemble sonore étrange et déroutant semble représenter la mort, comme si la musique elle-même était défaillante. Ajoutons que des bruits sont utilisés pour rappeler que l’action se déroule dans un hôpital : signal sonore de l’électrocardiogramme marquant les battements du cœur, résonnance des talons comme si quelqu’un marchait dans uncouloir, bruits de la trotteuse d’une montre, symbole du temps qui passe… Ces sons si quotidien bousculent le lecteur qui se demande même s’ils font partie du spectacle ou non. La technique sonore, autant que pour accompagner le texte, est utilisée pour transformer la voix grâce à de micros qui confinent le son et donnent une idée presque de murmure ce qui souligne le caractère confidentiel, intime et personnel du dévoilement face à un proche qui est sur le point de décéder. Ainsi Rewind, provisoirement est une réflexion sur la mort d’un être cher. Mais le texte et la mise en scène qui exploitent l’effet de distanciation évitent le pathétique qu’on pourrait alors attendre. Spectacle centré sur les relations fraternelles et filiales, la pièce de Benoît Fourchard présente un dévoilement de ses personnages qui pousse le spectateur à se remettre lui-même en question. J’ai trouvé cette pièce intéressante et originale. Intéressante car elle parlait d’un thème universel qui peut toucher chacun et originale car elle mélangeait plusieurs arts : musique et théâtre. J’ai particulièrement apprécié l’utilisation des bruits du quotidien. Malgré tout je n’ai pas été particulièrement touchée par ce spectacle, car le principe de la distanciation a créé une distance trop important entre moi et les personnages ; je préfère me prendre au jeu de l’illusion et me projeter dans les protagonistes. Peut-être que si ç’avait été des enfants qui étaient plongés dans une telle situation je me serais sentie plus concernée par Rewind, provisoirement.
Photos Jacky Joannes

lundi 24 novembre 2014

Noirceurs...

Premières répétitions des NOIRCEURS, partie 2, au collège Albert Camus, dans le cadre de la résidence de la Compagnie... Noirceurs, c'est un diptyque de 2 formes courtes, "Cette Chère Simone", suivie de "48 fois", prévu (normalement) pour la fin 2015. Ecriture et interprétation : Benoît Fourchard Mise en scène : Virginie Marouzé Musique : Gabriel Fabing et Miche Deltruc Regard sur l'objet et marionnette : Delphine Bardot Costume : Daniel Trento Et premières images de "48 fois" :

dimanche 9 novembre 2014

Presses Electroniques...

Textes courts, monologues, pièces pour le jeune public, publiés en numérique...
N'hésitez pas à visiter le site de cette maison d'édition qui, depuis un peu plus d'un an, publie scénario et pièces de théâtre.

http://blog.pef-online.com/lumiere-sur-benoit-fourchard/


mardi 4 novembre 2014

Résidence à Jarville...

Le 3 novembre 2014, une nouvelle aventure commence pour la compagnie : une résidence au collège Albert Camus, à Jarville (54), en partenariat avec le CCCAM/Scène nationale de Vandoeuvre et le Conseil Général. L'accueil est magnifique, les profs et la direction très motivés et les locaux super, bref d'excellentes conditions de travail...
Jusqu'en juin, ateliers et création d'un spectacle avec les enfants, laboratoires et répétitions de nos prochaines productions. Au menu du jour de ce premier lundi : interviews des enfants, massage sonore, ateliers d'écriture, et théâtre. Il va même y avoir un blog spécialement dédié à l'action.
À suivre...



lundi 3 novembre 2014

Rewind, provisoirement...

... dans le magazine Poly du mois d'octobre (avec un peu de retard...) 


vendredi 24 octobre 2014

Excursus...

... un recueil de 14 nouvelles nouvelles, paru aux éditions La Dragonne, est en librairie depuis le 21 octobre.
Bonne lecture !




vendredi 17 octobre 2014

Rewind, suite...


Rencontre autour de "Rewind" avec Benoît Fourchard au lycée agricole de Pixérécourt
Un grand merci aux élèves et à Sabine Aime pour cette heure d'échanges!

vendredi 10 octobre 2014

Rewind, la belle parole d'un spectateur et ami...


"Hier soir, j'étais à Malraux. Presqu'au milieu de la salle comble.
De ma place, au fur et à mesure que les gobelets de café (dégueulasse, le café) vidés, témoins d'heures passées au chevet de la "mother", s'alignaient sur le sol, j'avais l'impression de voir, comme du ciel, des pistes d'atterrissages. Comme des voies sur lesquelles se posaient les bribes de souvenirs de chacun des personnages. Enfin arrivés à destination, les souvenirs.
J'ai trouvé ce spectacle immense. L'architecture du texte, la fluidité avec laquelle il est transmis sont magnifiques. La mise en scène, sobrement élaborée, donne à palper la douleur sans qu'à aucun moment le pathos surgisse. C'est toujours sur le fil du rasoir, distancié et pourtant plein d'émotions à fleur de peau.
J'aime beaucoup la mixité des personnages qui sont à la fois choeur, et tour à tour chacun des personnages. Ce que nous sommes dans la vie, en nous racontant des histoires, en prenant la place de l'Autre, quel qu'il soit. Et tout ça sans jamais que le spectateur (acteur à son insu d'ailleurs) ne perde le fil de cette histoire somme toute banale mais revisitée de façon intense.
J'aime aussi l'humour pervers qui, par touches discrètes, s'insinue et ravive le malaise.
Je tire mon chapeau aux comédiens. Qui passent d'un registre à l'autre sans rupture.
(...)
Mille bravos (et plus) aux musiciens, binôme fusionnel, qui ont créé un univers sonore qui montre ce qu'on ne voit pas : la vie extérieure, la rumeur des rues, les violences météoriques enfouies dans les personnages, la blancheur épouvantable de l'hôpital (le goutte-à-goutte de la perfusion, c'est terrifiant).

Martial."

Rewind, provisoirement,
Jusqu'à samedi, au CCAM, à Vandoeuvre (54), réservations : 03 83 56 15 00



mardi 7 octobre 2014

Rewind...

... dans le magazine de L'Est Républicain du 5 octobre...



jeudi 2 octobre 2014

Rewind, provisoirement...

... c'est la semaine prochaine, du 8 au 11 octobre, au CCAM-Scène Nationale de Vandoeuvre (54).
Réservations : 03 83 56 15 00

Au plaisir de vous y retrouver !


jeudi 25 septembre 2014

Les Fruits du Hasard, nouveau site !

Le tout nouveau site de la compagnie est en ligne.
Comme le précédent, il a été conçu pat Marine Drouard.
Et nous en sommes très fiers !

Et donc :

http://www.lesfruitsduhasard.com


mercredi 17 septembre 2014

Rewind, provisoirement...

Au CCAM, Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy
du 8 au 11 octobre

Réservations : 03 83 56 15 00 



mardi 9 septembre 2014

Rentrée !

Eh ben oui cette fois c'est parti bien parti.
Malgré les nuages noirs et la morosité, on ne lâche rien.
Rentrée, projets, résidence, reprises, créations, tout est ici :

http://ymlp.com/zBlNlm

Et très bientôt un tout nouveau site.

Bonne lecture.
Et bonne rentrée……



Excursus

Excursus, recueil de nouvelles, verra le jour le 12 septembre, à l'occasion du Livre sur la Place, à Nancy.
Stand des éditions La Dragonne (n° 38), du 12 au 14 septembre.


vendredi 5 septembre 2014

Presses électroniques…

Ambiance morose et nuages sombres.
C'est une rentrée plutôt bof.
Alors soyons positif.
Un site tout neuf pour très bientôt, une résidence au collège Albert Camus de Jarville, et quelques projets dans nos cartons. Tous les détails au cours des prochains jours !

En attendant, un petit focus sur PEF-Online :

http://www.pef-online.com/theatre/accueil/

… et sur Ida-la Bleue, pièce jeune public publiée chez cet éditeur numérique en octobre dernier…


mardi 17 juin 2014

Grève…


Dimanche 15 juin, au lieu de jouer notre spectacle "La Méthode Maxwell", en déambulation, à Lunéville, nous sommes en grève. À 15 h, face à une quarantaine de spectateurs, ceux qui n'ont pu être prévenus à temps par les organisateurs (que nous avons informés vendredi de notre décision), spectateurs qui d'emblée nous posent la question : quelle portée peut bien avoir une grève, ici, à Lunéville ? Ne valait-il pas mieux jouer puis parler ensuite ? Oui, après y avoir réfléchi, comme tant d'autres, nous avons fait ce choix, déchirant, forcément. Et nous l'avons expliqué, pendant près de deux heures, à un public attentif, et en majorité d’accord avec cet ultime moyen d’action. Pourtant prendre la décision de ne pas jouer, c’est douloureux. Il faut s’en expliquer, se justifier, convaincre que c’est notre ultime moyen, oui, même ici à Lunéville, de concert avec de multiples actions un peu partout en France. Alors, quand finalement au moment de se quitter, des spectateurs, spontanément, nous demandent comment se joindre à notre mouvement, nous laissent leur adresse, se demandent s’ils ne vont pas eux aussi rejoindre cette lutte, convaincus que spectacles et spectateurs sont à jamais liés, on se dit que oui, nous avons fait le bon choix…

Bf, cb, aa

Les Fruits du Hasard.

samedi 14 juin 2014

Grève, malheureusement…

Faire grève n'est jamais une décision facile. Ce droit constitutionnel, acquis par la lutte et le sacrifice résonne encore de douleurs.
Mais faire grève est un ultime recours, la seule défense possible parfois face à l'injustice ou à la destruction de droits sociaux importants pour tous.
La Compagnie Les fruits du Hasard ne jouera pas dimanche 15 à Lunéville cette belle balade musicale organisée avec enthousiasme et envie. Elle ne jouera pas par solidarité avec l'ensemble des personnes qui en ce moment même luttent partout en France en sacrifiant beaucoup et avec courage.
C'est vrai, cela est déchirant pour tous - pour ceux qui organisent à ce petit niveau, pour ceux qui auraient aimés faire vivre ces jolis moments - mais l’agrément prévu le 18 juin de l'accord inique du 22 mars concernant les précaires, les chômeurs, les intérimaires et les intermittents du spectacle est inadmissible et insupportable. C'est une casse social de l'ensemble des mécanismes d’assurance chômage.
Personne ne scie la branche sur laquelle il chante puisque cette branche n'existera plus en cas d'abandon de ce combat essentiel.
La culture est en danger en France. La culture... cette fierté, cette nécessité, cette beauté qui si elle n'était rendrait la vie bien grise.
La Compagnie Les Fruits du Hasard sera bien sur présente sur le lieu pour discuter et expliquer ce qui se trame aujourd'hui et qui est la mort d'une belle et riche et incroyable idée. Ne laissons pas faire, soyons solidaire, luttons pour la vie lumineuse.

mardi 27 mai 2014

Noces et Pièces Montées…

Malgré des lendemains d'élections plus que gueule de bois, malgré les graves menaces qui pèsent sur nos métiers et notre régime d'intermittence, il reste heureusement de bien beaux moments de théâtre. De ces moments uniques, exceptionnels… 
La SOUPE Compagnie et ses Pièces Montées, au Théâtre Ici-et-Là de Mancieulles (54), les 23 et 24 mai; et Noces, avec la Compagnie Tout Va Bien, à Châtillon sur Seine, la semaine précédente, par exemple. 
Ce qui nous permet d'espérer que rien n'est perdu. 

Un écho étrange entre les deux événements : des noces et des pièces montées… 
Et retrouver l'indicible plaisir de (re)faire l'acteur.  

Benoît Fourchard


Noces (Journée de noces chez les Cromagnon, de Wajdi Mouaouad + La Noce de Brecht, compagnie Tout Va Bien, mise en scène Virginie Marouzé, prochaines dates : les 5 et 6 juin à Mancieulles) : 






Et puis j'en profite pour revenir pour quelques secondes sur ces soirées Pièces Montées de la SOUPE Compagnie, vendredi et samedi à Mancieulles. En particulier sur ces improbables "Humeurs", aventures sulfureuses et épiques d'une crotte de nez. Et le plaisir de reprendre ce spectacle, régulièrement. Jouer. 
Créé en 2006, Humeurs est l'autre face de Vanité (création 2004), pièce interprétée par Delphine Bardot. Le diptyque a été joué plus de 150 fois. Et parfois, Humeurs vit sa vie en solo, comme dans ces soirées Pièces montées, parmi les autres spectacles courts de la compagnie. Mais toujours avec un vrai grand plaisir... 
"Humeurs", mis en scène par Delphine Bardot, est publié aux éditions Quartett dans le triptyque "Les Atrabilaires", et "Vanité" aux Editions La Dragonne dans le recueil de nouvelles "La Viande Rouge rend très habile".

Humeurs : 




Vanité : 





jeudi 8 mai 2014

Intermittents du spectacle…

… un article pédagogique et très clair, pour en finir avec tous les fantasmes autour des intermittents :

http://www.midilibre.fr/2014/05/07/ni-faineants-ni-privilegies,857793.php

vendredi 25 avril 2014

Pince de Crabe !

Parution de Pince de Crabe !, aujourd'hui, aux éditions PEF :
 http://www.pef-online.com/theatre/piece/pince-de-crabe/1299

C'est l'occasion de reparler de cette nouvelle aventure éditoriale, les Presses électroniques de France (http://www.pef-online.com), qui publient depuis octobre dernier scénarios et pièces de théâtre. Ce n'est pas une concurrence déloyale au livre traditionnel, mais plutôt un complément. En outre, très bientôt, la maison offrira la possibilité de "print on demand", autrement dit pourra publier également les oeuvres sur papier, à l'unité, selon la demande.
Profitons-en pour rappeler que d'autres pièces de Benoît Fourchard sont publiées chez cet éditeur :
http://www.pef-online.com/theatre/personnalite/benoit-fourchard/16987


mercredi 23 avril 2014

vendredi 11 avril 2014

Maxwell, à écouter...

https://www.youtube.com/watch?v=PCsmiEQoa1k

C'est un saxophone qui ouvre (00:00 - 09:00) et dévoile l'étrange histoire de Maxwell et de ses adeptes (09:10)... jusqu'à la chute (01:05:11).

Personne ne sait ce qui va vraiment se passer, ni le musicien ni le narrateur. Et pour se laisser baigner d
e cette Odyssée aux fins inconnues, les auditeurs se laissent aller au creux des chaises longues qui entourent le drame. 

De partout s'infiltre la voix et les souffles, c'est une aventure de la caresse, une plongée par les sens, un suspens aux résolutions incertaines.

Voilà le territoire de ce bac à sable sonore. Ici tout est improvisé, l'environnement acoustique comme la dramaturgie, seul le texte pré-existe et se laisse déconstruire selon le gout du présent et des accidents bienveillants (il y avait par exemple un feu d'artifice , dehors, au début de la représentation...). 
Embarqués dans l'imprévisible, spectateurs et constructeurs se mêlent, complice et liés, dans une heure où la pénombre laisse rêveur, presque dormeur.

Coco Bernardis a mis en scène cet endroit que l'on pourrait imaginer comme un rite, doux et physique. Antoine Arlot a lui fait circuler les paysages sonores et éphémères de ce vol de nuit.


Mise en scène Coco Bernardis, voix de Benoit Fourchard, spatialisation sonore Jeff Gondek et musique d'Antoine Arlot.

La Méthode Maxwell est aussi une nouvelle de Benoit Fourchard tiré du recueil "Clémence et L'Acteur Nu ", aux Éditions La Dragonne.

dimanche 6 avril 2014

La Méthode Maxwell à Longlaville, samedi 5 avril…

Il y a toujours un léger frisson à jouer La Méthode Maxwell.
L'unicité du moment certainement. La grande liberté qu'offre le spectacle. Certes l'histoire est là, toujours. Les transats aussi, et les sons et les sens, mis à l'épreuve. L'atmosphère également.
Mais il y a autre chose, de l'ordre de l'indicible, l'immense champ des possibles que nous offre l'improvisation, sûrement, et toutes les surprises qui vont avec.
Alors, évidemment, on n'a pas envie, pas envie du tout que l'aventure s'arrête là.
Et on espère bien pouvoir se replonger dans cette Méthode Maxwell, et vous y entraîner, encore et encore…

La Méthode Maxwell, d'après une nouvelle tirée du recueil "Clémence et L'Acteur Nu ", aux Éditions La Dragonne, mise en scène Coco Bernardis, spatialisation sonore, Jeff Gondek, avec Antoine Arlot et Benoît Fourchard.

Et on en profite pour remercier l'équipe de l'Espace Jean Ferrat de Longlaville… 
Un très très bel endroit. 


















mercredi 2 avril 2014

La Méthode Maxwell

À l'Espace Jean Ferrat, à Longlaville, le samedi 5 avril à 20 h 30…




samedi 29 mars 2014

Rewind, provisoirement, dernière date...

… de la saison !
C'était au Théâtre Ici et Là de Mancieulles (54).
Un grand merci à Loïk Nowak, et toute l'équipe du théâtre.
Car oui, après le TGP à Frouard, la NEF à Saint-Dié, les TAPS à Strasbourg, c'est le moment de se dire, et de redire, que ce sont, avant tout, ces belles rencontres qui font le plaisir de ce travail et  contribuent à la réussite du spectacle….

Pour Rewind, provisoirement, rendez-vous au CCAM, à Vandoeuvre (54), du 8 au 11 octobre.
En attendant, dè le 5 avril, La Méthode Maxwell à Longlaville…






mardi 25 mars 2014

La Lune avec les dents...

… roman paru en septembre aux Éditions d'Un Noir si Bleu, fait reparler de lui…

http://www.vosgestelevision.tv/culture/dlv

L'occasion de rappeler que le livre est toujours disponible en librairie !
Les Éditions d'Un Noir si Bleu : http://www.dunnoirsibleu.com/f/index.php



 La Lune avec les dents, en quelques mots…

Pour certains, la vie ne tient qu’à un cheveu.
Pour Elia, c’est une affaire de dent qui va faire basculer la sienne : à l’âge de 9 ans, bousculée par des garçons arrogants, elle tombe sur le trottoir devant l’école, et perd une incisive. Une belle dent de devant. Une définitive. Et avec elle, le sourire.
25 ans plus tard, quand une nouvelle dent prend enfin la place de la disparue, l’existence d’Elia va à nouveau se retourner. Elle passe alors de la marge à l’épicentre. Le village se transforme en lieu de tous les possibles et de toutes les rencontres, même les plus improbables. Les rancœurs, les conflits larvés et les règlements de compte éclatent au grand jour. Et grâce à ce sourire retrouvé, Elia se rend compte que beaucoup de choses pourraient changer. Elle pourrait même envisager de… décrocher la lune.
La Lune avec les dents repose sur cette idée : le détail qui fait basculer le destin de toute une communauté, qui révèle les tares des uns et les fantasmes des autres. Elia devient l’agitatrice, l’accélératrice, le catalyseur, la sorcière, la cause de tous les malheurs. Le village d’apparence si calme se transforme en arène. La tragédie n’est plus très loin.
Le livre est également traversé par un autre personnage, Thibaut, comédien solitaire au volant d’un vieux break Mercedes. Une transhumance, une autre histoire, qui semble ne rien avoir en commun avec celle d’Elia et de ce si joli village. Et pourtant...
Il faut dire que très vite on a envie qu’ils se rencontrent ces deux-là…

Benoît Fourchard

samedi 22 mars 2014

Le Printemps des Poètes...

… au collège Valcourt, à Toul…


lundi 10 mars 2014

Rewind, provisoirement...

… retour !
Ce sera les 27 et 28 mars au Théâtre Ici et Là, à Mancieulles. Plus précisément à la Menuiserie, à 20 h 30.
Réservations : 03 82 21 38 19

http://www.theatreicietla.com


vendredi 21 février 2014

Clap de fin à Strasbourg...

Rewind aux TAPS-Gare, Strasbourg, les 18, 19 et 20 février... 




Bien belle aventure et grand merci à toute l'équipe du théâtre.
Sans compter que Strasbourg est loin d'être la ville la plus moche du monde !


Prochaines dates, c'est à Mancieulles (54), les 27 et 28 mars.

Et en attendant, avec la compagnie Tout Va Bien, il y aura Noces, les 27 et 28 février au TGP, à Frouard.

Et puis et puis, une petite nouveauté, sur ce blog, d'ici une petite quinzaine de jours, le premier épisode d'un feuilleton, Cette Chère Simone.
À suivre…






dimanche 16 février 2014

Rewind, 2ème version...

Quatre jours de résidence, à la NEF de Saint-Dié-des-Vosges...


Alors profitons-en ici pour adresser un grand merci à toute l'équipe, et en particulier à Géraud Didier, pour l'accueil, la confiance, et les excellentes conditions de travail...
Et donc, Rewind, provisoirement,  revu et corrigé.
Cette semaine de résidence nous a permis de trouver la bonne distance avec cette histoire d'agonie et de famille un poil éprouvante. Resserrer le rythme, alléger le propos, y redonner le relief et laisser cette histoire grincer un peu plus, conjuguer encore musique et voix des personnages.



Et permettre au spectacle de poursuivre sa route…
Mardi 18, mercredi 19 et jeudi 20, ce sera les TAPS à Strasbourg 
TAPS Gare/Laiterie, réservations : 03 88 34 10 36